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Créée en 2003 suite à l’alerte lancée par Gérard Barrat, Médecin du travail à Adisseo, qui avait mis en lumière le nombre anormal de cancers du rein parmi les salariés, l’AMC poursuit son combat opiniâtre grâce à l’implication totalement bénévole de ses responsables.

L’AMC tenait récemment son Assemblée Générale annuelle à Commentry à laquelle participaient de nombreux adhérents. était également présent à cette assemblée Me Cédric de Romanet, avocat du cabinet parisien Teissonnière spécialisé dans les affaires de santé au travail, et qui est au service des victimes dans leurs démarches , parfois très compliquées, pour obtenir réparation.

 

De nombreux participants pour cette assemblée générale des malades de la chimie

 

Des avancées dans un contexte toujours aussi difficile

On sait que la reconnaissance des maladies professionnelles, dont les cancers qui sont en recrudescence, est un véritable parcours du combattant. La législation, qui avait un peu évolué pendant quelques décennies, a, par certains aspects, reculé en défaveur des salariés. Cependant, les associations et les avocats à leur service obtiennent par leurs actions des résultats positifs. Ainsi, un jugement du 5 avril a confirmé la réalité du « préjudice d’anxiété » concernant l’exposition à l’amiante. Cette notion a été créée par Me Teissonnière.

De la même manière, l’important travail de l’AMC a permis à des salariés d’Adisseo victimes, notamment,  de cancer du rein, d’être indemnisés suite aux jugements du tribunal des Affaires de Sécurité Sociale. Reste que les procédures sont souvent très longues, la Justice étant très lente, on le sait. Question évidente de moyens.

 

Les membres du bureau de l'association des malades de la chimie

 

Une réalité toujours aussi inquiétante

Comme chaque année en AG, Christian Micaud, le Président de l’association, donne des informations aux adhérents quant à l’évolution de « l’épidémie » de cancers du rein auquel il faut malheureusement ajouter d’autres pathologies :

• 45 cas de cancers du rein (dont 7 chez des salariés d’entreprises intervenantes) dont 11 décès. 2 nouveaux cas sont apparus ces derniers mois.

• 32 cancers de la prostate (2 nouveaux cas en 2018), la plupart du temps chez des personnes jeunes (un de 46 ans), ce qui montre une fréquence extrêmement anormale.

On sait que pour les affections du rein, c’est la molécule chloracétal C5 qui est jugée responsable, mais elle est suspectée d’agir également sur les affections de la prostate.

• des lymphomes, leucémies, myélomes (maladies du sang) ont été décelés. Ces pathologies sont généralement constatées chez les travailleurs ayant été exposés à l’inhalation de benzène. Or, l’entreprise utilisait de l’hexane contenant 10% de benzène. Très rapidement après son recrutement dans l’entreprise, le Médecin du Travail avait demandé à la Direction le remplacement de ce solvant par un hexane ne contenant pas de benzène. La Direction avait refusé car celui-ci coûtait plus cher. 6 ans après, elle acceptait ce remplacement car le service recherche de l’entreprise s’était aperçu que le solvant plus pur augmentait le rendement des productions. C’est donc l’intérêt financier des actionnaires et non la santé des salariés qui avait été pris en compte !

• amiante : 55 malades dont 10 cancers.

On voit donc que le travail de l’association n’est pas prêt de s’arrêter, car de nouveaux cas risquent d’apparaître.

Ci-dessous l'interview de Christian Micaud, Président de l'AMC :

 

Tag(s) : #Commentry, #Actualité sociale

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