Didier Ciancia à la recherche du temps perdu

Didier Ciancia exposera son travail à la galerie/Atelier de Marie Thivrier, dans le vieux Montluçon, 58 Grande Rue du du 12 au 31 mars.

Ci-dessous l'affiche de présentation de l'exposition, suivie d'un texte introductif rédigé par l'auteur, expliquant le sens de sa démarche :

Du temps perdu Did

Genèse de Photodriver

Depuis plus d'un siècle, l'automobile a bouleversé notre mode de vie, l'économie mondiale ainsi que les paysages. La photographie a abondamment illustré ces révolutions, à grands coups d'investissement colossaux. Il était alors primordial, pour les plus grandes puissances économiques de montrer leur savoir faire en la matière. Que cela soit en termes de progrès techniques, mais aussi de résultats sportifs. Finalement, nous avons beaucoup de prises de vues sur ce mode de transport. Même les accidents sont venues se mêler bien malgré eux à cette iconographie de l'horreur contemporaine avec leurs statistiques désastreuses de morts et de blessés.

Lorsque je pris mes premières photos en conduisant sous un orage démentiel, je fus surpris par la qualité du résultat. Ces points de vues subjectifs amenaient à mon avis d'autres déformations des paysages, de figurants et d' usagers. Peut-être était ce un des effets de la notion d'espace-temps chère à Einstein qui manifestait son désir de s'émanciper en nous proposant des photos à l'onirisme latent. Oui, les voyages rêvent aussi, la preuve, j'ai aperçu leur mirage ondulé furtivement devant mon objectif. Les photons se délient et entament leurs danses folles le long du ruban noir.

Des séries se sont créées malgré elles. À force de prendre les mêmes itinéraires, j'ai capturé les mêmes scènes. Il m'a semblé opportun de tout ranger en leur place comme dans une gare de triage afin de moduler le flux dans la diversité mes diaporamas. C'était pour éviter d'encombrer la voie cérébrale de chacun d'entre nous. les bouchons ou embouteillages étant le résultat de l'usage trop intensif de l'automobile. Et puis pour les plus malins, il existe les itinéraires de l'école buissonnière, où le plus souvent, on a la chance de faire les rencontres incongrues. On roule au pas parce qu'on a tout son temps pour observer le défilé des paysages.

Depuis je prends un malin plaisir à conduire avec mon APN en bandoulière dès que je sens que les conditions météos sont favorables. Je trouve encore souvent de bonnes raisons de déclencher pour le simple bonheur d'avoir pris un instant furtif d'expression corporelle d'un passant, d'un cycliste, d'un flâneur promenant son chien. Dés fois, j'ai des réactions étonnées de ces figurants involontaires, m'ayant surpris l'appareil à la main. Que doivent-ils en penser

Didier Ciancia, Auteur-Photographe, Présente son travail chez Youtube avec : du temps perdu.