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Didier est le correspondant permanent de Regard-Actu pour tout ce qui relève du domaine des concerts, des expositions, de la culture et des arts. Avec son APN (appareil photos numérique dans le jargon du métier) il choisit le bon angle pour nous faire voyager au travers de ses reportages photos.
Quand Didier a appris que la résidence Shakers avait été vandalisée, il s'est immédiatement rendu sur les lieux pour exprimer à sa manière sa solidarité avec les occupants de cette résidence d'artistes.
Cette fois-ci encore, il réussit à nous étonner avec ce tour de force. Ce qu'il nous montre à voir au travers de ses clichés, c'est que malgré l'acharnement dont ont fait preuve les auteurs de cet acte de vandalisme, ceux-ci n'ont pas réussi à détruire les œuvres des artistes. Elles continuent à irradier, et n'ont rien perdu de leur immanence et de leur beauté. En les regardant à travers l'objectif de l'artiste, on est traversés par des sentiments contradictoires, comme la colère, le dégout, la tristesse, mais aussi l'espoir de les voir renaitre sous les mains expertes de celles et ceux qui leur ont donné vie.
Les artistes de la fondation Shakers ont bien compris que la seule manière de mettre en échec le nihilisme incarné par la volonté de s'en prendre à leur travail, c'est de perpétuer leur art en restaurant celles qui ont été souillées ou brisées.
Cet acte de déprédation a beaucoup heurté la sensibilité de Didier Ciancia, proche des artistes en général et de la fondation Shakers en particulier. Il ne s'est donc pas contenté de prendre des clichés. Il a aussi rédigé un texte pour les accompagner.
Dans son billet d'humeur, il nous fait part de sa conviction intime. Pour lui, ces actes ne peuvent être attribués qu'à des jeunes désœuvrés. II parait d'ailleurs qu'un groupe de jeunes auraient été vu dans les parages au moment où se sont produit ces évènements. Mais c'est l'enquête de police, qui seule, déterminera la matérialité des faits et nous livrera peut-être un jour, les noms des coupables.
Après avoir échangé, Didier a souhaité maintenir son billet de mauvaise d'humeur. Le voici.
Le rédacteur du site, Philippe Soulié
Ci dessous l'article rédigé par Didier Ciancia :
Avec les premiers jours de vacances d'hiver, reviennent sur le grill de l'actualité, les saccages habituels dont les lieux communs et autres cimetières ont coutume. À croire qu'il est une tradition carnavalesque en France d'aller chez le voisin casser les croûtes, le verre brisé et la pierre fendue pour tromper la monotonie et les langueurs de l'hiver. Ce sont souvent les mêmes personnages qui répètent inlassablement les mêmes gestes. Le concours de bris de glaces avec le premier jet non contrôlé de peinture pour démontrer aux copains moi aussi, j'en fais autant... Autant quoi ? Et bien autant ce que les parents leur racontent à la maison qu' eux aussi, ils faisaient la même chose en dessin à la maternelle. Et que ces artistes sont des feignasses qui vivent aux crochets de la société et patati et patata...
De jeunes désœuvrés ne sachant pas réellement occuper leur emploi du temps. Ils n'ont pas pris les pinceaux et pas avec des pincettes non plus. Ils ont jeté la peinture.
C'est beaucoup plus amusant de faire un concours de celui qui en casse le plus. On en aura des choses à raconter aux copains à la prochaine rentrée... Des exploits de pacotilles à casser la gueule à la toile comme dans les bandes dessinée, la potion magique en moins...
Ces faits aussi sont favorisés par l'abandon des adultes dans l'éducation de ces jeunes. Et pas que les parents, mais aussi les collectivités locales, poussées souvent par nécessité quand ce n'est pas par zèle à des économies substantielles.
Du coup à chaque opération coup de poing de cette jeunesse, la collectivité et les associations se retrouvent à éponger des dépenses pas prévues. Les économies substantielles fondent comme neige au soleil d'une station de ski huppée. Les canons à neige ne suffisent plus à faire glisser le quidam dans le bon sens de la pente. La situation dégringole à chaque fois en pire et l' État répond en instaurant une urgence qui n'en n'est pas une puisque latente depuis des décennies... Des matraques pour contrôler l'opinion.
Cette semaine, les artistes du SHAKERS iront patiemment recoller les morceaux de verre et les dialogues avec les habitants du coin... Tout recommencera comme avant comme si rien n'était. Sauf les moyens financiers qui eux auront bien rétréci...
Didier CIANCIA envoyé de RegardActu.com à Bien assis.
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