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Alors que le gouvernement tente d'enrayer la mobilisation des Gilets Jaunes en organisant un grand débat national avec des participants le plus souvent choisis par les préfets, la contestation dans le pays ne fléchit pas. Depuis le début de l'année, elle semble même vouloir se renforcer, et des tentatives de rapprochement se font jour entre Gilets Jaunes et les syndicats les plus à la pointe de la contestation.

Plusieurs groupes parmi les Gilets Jaunes commencent à se structurer. Par exemple, dans certains cas, les parcours des manifestations sont déposés en Préfecture, des services d'ordre voient le jour, sur plusieurs ronds point des activistes de l'extrême droite sont écartés, alors que le dialogue s'établit avec certains syndicats grâce à la présence de militants syndicaux impliqués directement sur le terrain.

Le grand danger pour les Gilets Jaunes c'est que le mouvement s'épuise, comme l'espèrent certains stratèges du gouvernement. C'est d'ailleurs pour cela que le grand débat a été initié afin de faire diversion. Mais cette stratégie grossière n'a échappé à personne. Avant même d'avoir rendu ses conclusions, cette pantomime de démocratie a été massivement décriée et renommée « opération d'enfumage ».

Pour contrer la stratégie de Macron, certains Gilets Jaunes et certains syndicats commencent à dialoguer dans l'espoir de faire converger les revendications et regardent ensemble comment renforcer la mobilisation, notamment par des appels unitaires.

C'est le sens de la lettre ouverte que la CGT de l'Allier adresse aujourd'hui aux Gilets Jaunes pour la journée de grève générale interprofessionnelle du mardi 5 février dont Regardactu a reçu une copie. De son côté, l'Union syndicale Solidaires appelle ses militants à rejoindre les manifestations tous les samedis.

Ci-dessous, la lettre ouverte de la CGT Allier aux Gilets Jaunes :

 

Lettre ouverte

Vous qui luttez jour et nuit, qui prenez sur vos vacances, sur votre vie de famille, qui réchauffez vos nuits autour des feux de palettes sur les ronds-points.

Vous qui revendiquez de ne pas perdre votre vie à la gagner, de pouvoir vivre de votre travail, de pouvoir profiter de votre retraite.

Vous qui en avez marre de vous faire exploiter pour enrichir les gros qui vous reprochent de faire vos courses en voiture dans un supermarché discount.

Vous qui n’acceptez plus que d’autres, que vous n’avez jamais rencontrés, pensent à votre place, parlent pour vous et vous expliquent comment vous devez vivre.

Vous qui pensez que pour être libres, les êtres humains doivent être égaux, peu importe leur naissance, leur origine ou leur couleur de peau.

Vous qui comme nous subissez l’arbitraire de la justice, les répressions policières, vous qui comme les militants de la CGT, n’acceptez plus les mensonges et les manipulations des grands médias.

Nous menons les mêmes combats. La CGT est du côté des travailleur(se)s qui luttent pour leurs droits. Elle respecte leurs choix et les modes d’organisation qu’ils ont eux-mêmes décidé. C’est de cette démarche qu’elle est née, il y a 124 ans. Comme vous, elle est allergique aux injustices. Elle ne supporte pas qu’on la catalogue et qu’on lui dise quoi faire.

Elle pense que toutes celles et tous ceux qui n’ont d’autres choix que de travailler pour vivre doivent être respectés et que leurs représentants doivent se montrer dignes de la confiance qu’on leur accorde.

Comme vous, la CGT combat les tentatives de tous ceux qui voudraient diviser le monde du travail afin d’affaiblir ses revendications. La CGT est résolument internationaliste et combat toutes les formes d’exploitations dans le monde.

La CGT a de la considération pour la lutte que vous avez engagée car de tout temps, elle est au service de toutes celles et tous ceux qui sont mobilisés pour changer réellement les choses. Lorsqu’on décide de bloquer l’économie pour rétablir la justice sociale, les formes d’action ne s’opposent pas, elles se complètent.

Occuper la voie publique est indispensable, qu’on parle de ronds-points, de péages, de manifestations. Mais pour imposer nos exigences, nous pensons qu’il y a une étape à franchir : arrêter la production par la grève et les occupations des lieux de travail.

Le gouvernement est fébrile et cherche à temporiser en organisant des débats aux questions verrouillées où il compte reprendre la main. Il faut maintenant contraindre les vrais décideurs, les grandes entreprises, les banques et les actionnaires à renoncer à leurs profits. C’est le seul moyen pour notre classe sociale de reconquérir les Services Publics, une Sécurité Sociale et des retraites dignes de ce nom.

C’est pour cette raison que la CGT appelle à porter la lutte sur les lieux de travail. Je sais que vous voulez, comme elle, permettre aux travailleuses et aux travailleurs de prendre leur destin en main pour changer leurs conditions de vie et de travail.

Vous êtes fiers de votre gilet jaune et vous avez bien raison. Comme vous, nous sommes fiers d’être militant de la CGT. Nombreux sont les syndiqués de la CGT qui participent avec un gilet jaune aux manifestations depuis le 17 novembre 2018.

Nous vous invitons à participer à une journée d’action le 5 février prochain, journée dite : « grève généralisée de 24 heures avec blocage de l’économie ».

Nous vous proposons simplement de le faire tous ensemble.

 

Sur la région parisienne, la LDH et la CGT se mobilisent contre l'usage des flash-balls et autres armes de répression qui provoquent des graves blessures invalidantes. 

En prenant résolument la défense des Gilets Jaunes et en dénonçant la répression violente dont ils font l'objet, la CGT et la LDH montrent que la solidarité n'est pas un vain mot et que c'est au fond la seule attitude possible afin de créer un rapport de force suffisant pour contraindre le gouvernement à entendre les revendications communes aux différentes sensibilités qui s'expriment dans la rue.

Ci-dessous, le communiqué commun LDH CGT :

 

Mettons fin aux blessures graves pendant les manifestations : action en justice pour interdire l’usage des Flash Ball (COMMUNIQUÉ de PRESSE unitaire LDH, CGT, UD CGT de Paris) 

Ce jour, la CGT, l’Union Départementale CGrisT de Paris et la Ligue des Droits de l’Homme s’associent pour déposer une requête en urgence devant le juge administratif pour demander au ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris de cesser d’utiliser les armes dites Flash Ball ! Cette requête sera examinée devant le tribunal administratif de Paris jeudi 24 janvier à 14h... 

Ce jour, la CGT, l’Union Départementale CGT de Paris et la Ligue des Droits de l’Homme s’associent pour déposer une requête en urgence devant le juge administratif pour demander au ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris de cesser d’utiliser les armes dites Flash Ball ! Cette requête sera examinée devant le tribunal administratif de Paris jeudi 24 janvier à 14h.

En effet, cela fait plusieurs années que nos organisations ont alerté les pouvoirs publics pour  dénoncer la politique du maintien de l’ordre qui entraîne une recrudescence des violences policières, lors des manifestations.

C’est d’ailleurs un constat partagé avec le Défenseur des Droits qui s’est également exprimé pour demander l’interdiction des Flash Ball et qui a rendu un rapport critiquant la doctrine du maintien de l’ordre en France.

Ainsi, durant les grandes mobilisations contre la loi Travail, nos organisations avaient dénoncé les limitations drastiques au droit de manifester (fouilles, contrôles, périmètres de sécurité) ainsi que les violences qui s’abattent contre les citoyens, les militants syndicaux et politiques, visant à brider toute contestation.

Ces dérives du pouvoir sont inacceptables dans un État de droit !
   Depuis maintenant plusieurs semaines, le gouvernement n’entend pas les revendications légitimes d’un mouvement populaire et spontané. Bien au contraire, en déployant une escalade de la violence, l’État manque à son devoir de protection des citoyens et des manifestants.

En continuant d’utiliser des armes particulièrement dangereuses lors des manifestations causant des dommages irréversibles, l’État porte atteinte aux libertés fondamentales telles que le droit de manifester et le droit à la protection de la vie.

Nos organisations ne peuvent laisser l’État agir ainsi et feront tout ce qui est possible pour que le droit des citoyens et des travailleurs à manifester leur contestation soit respecté. Nous demandons donc au tribunal d’ordonner l’interdiction des Flash Ball pendant les manifestations.

Montreuil, le 23 janvier 2019
 

Tag(s) : #Montluçon, #Actualité sociale

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