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On a déjà évoqué dans regardactu, les graves préoccupations de gestion de L’Office Public de L’Habitat de Montluçon. Le dernier acte marquant d’un sauvetage (assuré, nous disait-on) s’est tenu en fin 2016 avec la mise en œuvre d’un protocole d’accord signé, entre la Communauté d’Agglomération, L’Office de l’Habitat et la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social (CGLLS).

Ce protocole, on s’en souvient, visait à établir le redressement financier de l’organisme montluçonnais…Pour cela, le plan prévoyait des aides ponctuelles conditionnées à des hausses de loyers programmées sur cinq ans. Deux ans plus tard la seule chose que les locataires remarquent,
ce sont des hausses substantielles et insupportables pour beaucoup d’entre eux. Cependant que le coût du nombre de logement non occupés croit toujours et qu’à l’inverse les besoins en entretien d’immeubles tardent dans de nombreux quartiers.

 

 

Alors deux ans de passés pour avoir redressé quoi ? Rien de sérieux dans la qualité de vie des cités, ni de solide au niveau des rééquilibrages espérés et promis pour la situation locale. Il faut dire que la politique gouvernementale de Messieurs Macron/Philippe enfermée dans les réformes de recul tous azimuts des politiques sociales n’y est pas pour rien.

Le logement et tout le secteur de l’aménagement urbain n’y échappent pas. Avec les restrictions du budget pour le logement et son environnement de service public, avec les transferts de charges aux collectivités, les aides sociales en baisse, le coût de la vie en hausse… Autant de décisions arbitraires qui ne facilitent pas la situation générale et ses répercussions locales. Que l’on mesure ici les incidences des baisses APL, la hausse de la CSG et la dévalorisation nette des retraites.

Voyons les choses telles qu’elles sont. Dans ce cadre, rien ne se résoudra par des formules administratives qui plus est de caractère autoritaire et imposées d’en haut. Déjà il est clair que dès 2016, la quasiment mise sous tutelle de l’office ne pouvait résoudre les difficultés rencontrées puisque ne s’attaquant pas aux causes fondamentales des enjeux du développement du bassin d’emploi et de vie de Montluçon…La loi ELAN qui devient le nouveau bréviaire de la pratique de gestion du système HLM va accélérer les difficultés pour le plus grand nombre. La gestion démocratique du logement dépendante des missions de l’état, placée sous l’autorité des élus des collectivités locales, contrôlé par des représentants de locataires, va se trouver totalement remise en cause.

En effet la démarche forcée de regroupement des structures HLM au nom d’une efficacité avant tout d’ordre financier introduisant les critères juridiques et méthodes du privé n’est pas du tout en rapport des attentes des familles. La subtilité des gestions futures pour des établissements dépassant impérativement 12 000 logements (actuellement un peu moins de 5000 sur l’OPH), induit le traitement automatisé des suivis de gestion au quotidien, la mutualisation des moyens comme ils disent, l’introduction des politiques actionnariales et des emprunts sur le marché libre etc. etc.

Cette démarche de fusion est à l’ordre du jour de la situation montluçonnaise, comme de celle de Commentry, de Moulins, de Vichy, nous en avons déjà parlé. Aujourd’hui, c’est le président Dugléry qui le confirme dans la presse. En retour d’une fin de non-recevoir d’élus de ses ex amis et d’autres élus de ces villes et offices du département, voilà donc qu’il se tourne vers nos voisins du Cher, l’Office Public de l’Habitat du Cher lui-même fusionné avec Bourges Habitat ! Il y a de quoi s’interroger, pourquoi sur le département de l’allier, refuse-t-on de se joindre à Montluçon pour trouver une entente, dans le cadre d’une application future de la loi Elan que nul parmi ces gens ne réfute vraiment ? Y aurait-il dans le bilan de la gestion de l’OPH de Montluçon trop d’éléments pesant lourds dans la balance ? Ou bien les envies de pouvoirs locaux et départementaux, des uns sur les autres de ces élus, sont-ils également insatiables ?

Bref on se perd en conjecture au moment où ces mêmes élus se félicitent de la belle unité retrouvée autour de la belle appellation retenue d’un territoire, l’Allier, unanimement redevenu ‘’Le Bourbonnais’’ !!! Les anciens qui se servaient pertinemment de cette appellation du langage courant, savaient que l’histoire avait tranché favorablement cette double appellation et retenu aussi toutes les caractéristiques communes produites du siècle de l’industrie, entre Montluçon et Commentry.

Bon si l’on nous dit que notre bassin de vie large est plus tourné vers le nord, vers Paris via Bourges, hier par notre histoire économique et aujourd’hui, assez naturellement par l’existence de l’autoroute A 71, on peut l’entendre, sans pour autant éliminer le fait que celle-ci est autant tourné vers Clermont Ferrand. Cette A 71 gagnée grâce à la bataille des élus des années 80/90 et restant la seule voie de désenclavement de notre ville centre dans le contexte actuel de casse programmée de nos lignes de chemin de fer. Voit-on bien en même temps que l’on change de Région, et une région gérée par les amis de droite des élus majoritaires de notre agglomération ?

Le devenir de L’Office de l’Habitat de Montluçon est sans doute à la croisée des chemins. En toute hypothèse des propositions connues d’une réorganisation obligée, le risque majeur est celui d’une absence remarquée, celle de l’opinion des gens pour qui existent les structures de gestion du logement social en France : les familles de travailleurs, actifs ou retraités qui apportent à la société leur savoir-faire et leur participation irremplaçable à la vie économique, sociale et citoyenne localement organisée. Il est triste et inqualifiable de devoir constater une fois encore de quelle manière celles-ci, sont si peu sollicités à donner leur avis. C’est tout juste si les élus des locataires ont droit de citer ! Dans le mariage envisagé avec les structures du Cher, on ne voit guère d’attention sur ce sujet.

Certes, la volonté des dirigeants en place apparait être celle de sauvegarder le maximum d’emplois de l’office. Actuellement 115 personnes pour 4904 logements répartis dans et au-delà de Montluçon, soit un ratio de 1 salarié-e pour 42 logements, alors qu’à Bourges, le ratio est en l’état de 1 salarié-e pour 75 logements ! Que peuvent valoir alors les promesses de ne pas perdre des emplois en cas de fusion, si ce n’est des départs à la retraite non remplacés. Chacun peut comprendre que la voie empruntée d’un futur mariage pour s’inscrire convenablement dans les impératifs de la politique gouvernementale-loi ELAN- sans fioriture annoncée, n’est pas un chemin bordé de fleurs.

Souhaitons que la colère monte dans les rangs des locataires et que tout soit mis à profits pour faire valoir les droits des familles à se loger dignement. Sachons exprimer cela sur le terrain des cités auprès des locataires et incluons ces argumentations dans les périodes électorales locales, celle des locataires et plus loin, celle des choix de la politique municipale. S’exprimer par le vote, c’est prendre en compte l’intérêt commun.

Paul Crespin

Tag(s) : #Montluçon

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