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Peu de semaines se passent, depuis maintenant de nombreux mois, sans que des protestations diverses s’expriment un peu partout en France face à la situation qui est faite à différentes couches de la population, essentiellement les salariés, les retraités et les privés d’emploi.

L’élection présidentielle, apparemment, n’a pas réglé les problèmes principaux auxquels est confronté le Pays. Elu en quelque sorte par défaut, à savoir le rejet par une majorité d’électeurs de l’éventualité de l’accession de Marine Le Pen à l’Elysée, Emmanuel Macron est perçu maintenant par une écrasante majorité de la population comme « le Président des riches ».

Il faut dire que depuis son accession à la responsabilité suprême il n’a pas ménagé sa peine pour faire des cadeaux aux couches les plus favorisées de la société et « en même temps » fragiliser encore un peu plus la situation quotidienne des plus défavorisés : casse du Code du Travail, baisse des APL, hausse de la CSG pour des millions de retraités, y compris ceux qui ont une petite pension, suppression d’un grosse part de l’Impôt sur la Fortune et maintenant de l’Exit-Taxe, projet de privatisations à tout va, y compris de la SNCF car c’est bien ce qui risque d’arriver, sélection pour entrer à l’Université…la liste pourrait continuer.

L’état de grâce qui suit une élection présidentielle n’a pas vraiment eu lieu, et il faut mesurer que bien que la majorité parlementaire n’a pas encore 1 an d’existence, les luttes sont très nombreuses, à l’appel des organisations syndicales, allant même  jusqu’à l’unité la plus totale le 22 mai pour les fonctionnaires, du jamais vu depuis des années. Parallèlement, la contestation politique s’affirme, de la part de La France Insoumise, du PCF, du NPA, notamment, alors que la Droite peine à se démarquer de la politique gouvernementale qu’elle approuve dans ses grandes lignes. Quant au Front National, ses dirigeants continuent d’éructer des propos démagogiques mais on sait qu’avant tout, l’Extrême-Droite a toujours eu les syndicats et le mouvement ouvrier comme ennemis.

Samedi 26 mai était une nouvelle occasion pour le mouvement social et l’opposition politique d’exprimer à la fois leurs profonds désaccords avec la politique macronienne et de tracer ensemble des perspectives plus radieuses pour les gens. Le « syndical » et le « politique » ensemble dans la rue, cela a été beaucoup présenté par les médias nationaux comme une totale nouveauté, voire comme une faute par Laurent Berger. Or, c’est arrivé de temps en temps dans l’Histoire de ces dernières décennies, quand le besoin impérieux s’en faisait sentir. Et la gravité de la situation sociale méritait, aux yeux des 60 organisations appelant au niveau national à la « Marée Populaire », que cette pseudo-fracture entre le syndical, l’associatif et le politique soit dépassée.

La CGT cheminot en tête de cortège et toujours en lutte contre le projet de privatisation du Rail

 

La dette de la SNCF, un simple leure pour privatiser

 

« Quand les blés sont sous la grêle,  Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles, Au cœur du commun combat » a écrit Aragon dans une période bien sûr encore plus grave. Mais les organisateurs de cette journée avaient bien en tête que c’est de l’intérêt du plus grand nombre, voire de l’intérêt général qu’il était question.

À Montluçon, sous un ciel orageux et menaçant, 410 personnes selon la CGT (380 selon la Police) ont défilé de la Place Jean Dormoy à la Place de l’Hôtel de Ville avec les cheminots en première ligne. Un cortège très divers de gens qui avaient répondu à l’appel de 18 organisations (CGT, Solidaires, FSU, France Insoumise, PCF, UNL-SD, CGL, CDHP, Codérail…notamment). Pour un certain nombre de personnes, il s’agissait de leur première manifestation. Sans doute les organisateurs auraient-ils aimé voir plus de monde, mais ils mesurent aussi que grèves et défilés s’enchaînent, parfois avec les mêmes gens, et souvent avec d’autres. Le Premier ministre a ironisé dimanche disant que cette journée ne changerait rien quant à la ligne de sa politique, il sait mieux que tout autre que le mécontentement grossit au fil des jours et il n’est pas rassuré du tout.

Le Coderail et le Cdhp ensemble dans la manifestation pour la défense des services publics
Le Coderail et le Cdhp ensemble dans la manifestation pour la défense des services publics

Le Coderail et le Cdhp ensemble dans la manifestation pour la défense des services publics

Comment cette contestation, ces aspirations populaires à vivre mieux pour soi, pour ses enfants, pour ses ascendants, ce désir de justice sociale dans un pays très riche, cette recherche de perspectives réellement transformatrices pourront se matérialiser encore mieux par des moments de  « tous ensemble » dans des formes peut-être à inventer, c’est une des questions que vont sans doute se poser les organisations syndicales, les associations progressistes et les formations politiques dans les prochaines semaines.

Certains ne font pas dans la nuance pour exprimer leur rejet des politiques

 

Didier Ciancia a réalisé un diaporama sur cette manifestation. Le voici ci-dessous :

Tag(s) : #Montluçon, #Actualité sociale

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