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C'est au café le Marigny que Pierre Mothet a invité la presse pour faire le bilan des élections régionales, et plus largement de ce que lui inspirait l'état du front de Gauche nationalement, mais aussi sur Montluçon.
D'une manière générale, l'élu du Front de gauche au Conseil municipal reprend à son compte l'analyse de beaucoup de militants du mouvement social qi pensent que le Front national prospère sur la désespérance des gens, mais que son score est surévalué en raison de l'abstention grandissante dans le pays, ce qui a pour effet mécaniquement d'augmenter artificiellement son pourcentage par rapport aux suffrages exprimés.
Du coup, c'est l'abstention qui semble préoccuper le plus l'élu de gauche qui reproche au Front de gauche de ne plus jouer son rôle de rassemblement des forces de la gauche radicale. Le spectacle de division des listes séparées sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, se réclamant toutes deux du Front de Gauche en est à ses yeux une illustration supplémentaire. Pierre Mothet déplore aussi que sur les autres régions, le Front de Gauche se soit présenté en ordre dispersé avec des alliances à géométrie variable. "Il n'y a eu ni campagne, ni visibilité nationale" a t-il déploré. Pour lui, "le Front de Gauche est en panne", y compris sur le choix des alliances.
Au niveau local, le bilan n'est pas plus brillant à ses yeux. Le Parti communiste n'a pas vraiment joué le jeu avec les autres composantes du front de gauche. Il déplore le sectarisme de certains qui n'ont jamais vraiment accepté l'idée d'un rapprochement avec les autres sensibilités de la gauche radicale. Lui qui défendait cette position s'est senti peu à peu exclu des débats et parfois même des décisions prises. Il a donc pris peu à peu ses distances avec "la ligne officielle" pour ne pas s'éloigner du mandat qui lui avait été confié par l'ensemble des composantes de Front de gauche.
Aujourd'hui, Pierre Mothet souhaite faire le point sur son engagement politique et se dit intéressé par la création de collectifs citoyens qui tentent de s'organiser afin de "remplacer" sur le terrain les partis de gauche en pleine déliquescence. C'est le fonctionnement horizontal et le refus des chefs autoproclamés que ceux-ci tentent de promouvoir qui séduit l'élu. S'il n'exclut pas de participer à certaines de leurs rencontres, il n'envisage cependant pas de s'y investir activement, du moins, pour le moment.
C'est une nouvelle séquence qui débute pour l'élu Front de Gauche, car sa décision est prise. Même s'il reste membre du Parti communiste, dans un premier temps il se met en retrait, et il ne participera donc plus aux réunions internes. Aussi, estime t-il retrouver son indépendance et sa liberté de parole par rapport à ce dernier.
Pierre Mothet affirme pourtant avec force qu'il ne renie rien de son engagement auprès de ses camarades avec qui il a mené de nombreux combats. Il ne se situe donc pas dans une logique de rupture avec eux. Bien au contraire, car il estime que le parti a toujours un rôle éminent à jouer pour peu qu'il accepte de s'ouvrir aux nouvelles formes d'organisations citoyennes dans lesquelles chacun et chacune a le même poids politique et où l'avis de tous participe à la décision collective finale. Ses camarades comprendront-ils le message ? À eux de répondre à cette question.
Pierre Mothet s'exprime au micrto de RJFM