Encore une hausse du chômage pour le mois de mai

Les mois défilent, mais l'horizon ne se dégage toujours pas sur le front de l'emploi. Au contraire, le chômage continue de progresser malgré les vaines promesses du gouvernement. 0,5% pour le mois de mai, ce qu'il veut dire concrètement qu'il y a 16 200 demandeurs d'emploi en plus par rapport au mois précédent.

Si on ajoute les catégories B et C, c'est-à-dire les personnes qui n'ont que très peu travaillé, on atteint alors le chiffre astronomique de 5 414 200 personnes et 5 717 900 avec les départements d'Outre-mer.

Mais le ministre du travail a une explication tout faite. Il affirme en effet que cette hausse n'est pas interprétable, car selon lui les services de pôle emploi ont dû faire face à une baisse inexpliquée du nombre d'inscrits, suivie d'une forte hausse de réinscriptions après que des relances aient été effectuées. Mais cette explication ne tient pas debout, sauf à considérer que les hausses du chômage annonçées les fois précédentes étaient en réalité largement sous-évaluées. Mais Monsieur Rebsamen se raccroche à cette explication afin de minimiser l'ampleur de cette hausse qui contredit dans les faits les promesses d'une stabilisation de la hausse du chômage.

Les catégories les plus touchées sont, tout comme les mois précédents, les jeunes de moins de 25 ans et les seniors de plus de 50 ans, ce qui prouve que les entreprises qui ont reçues des aides massives de l’État, non seulement n'ont pas embauché chez les jeunes, mais en plus, qu'elles ont continué de se séparer des salariés les plus âgés.

La France continue à s'enfoncer dans les abîmes, mais le gouvernement persiste à poursuivre dans la même voie, c'est-à-dire favoriser l'offre, alors que dans le même temps il asphyxie la demande par un chômage de masse et la stagnation (voire le recul) des salaires.

Quand on regarde la courbe de progression du chômage telle que la DARE l'a synthétisé dans le graphique ci-dessous on s'aperçoit aisément que ce n'est pas de progression dont il faut parler, mais d'une véritable envolée dont il est difficile de dire quand elle s'arrêtera.

C'est une envolée du chômage que nous montre le graphique de la DARE

Il est probable que les diminutions massives des subventions aux collectivités territoriales ont aussi joué un rôle non négligeable dans la détérioration de la conjoncture économique. Les collectivités réduisent en effet leurs investissements de manière conséquente, ce qui restreint les débouchés pour les entreprises et plus spécialement pour celles qui ont l'habitude de travailler pour elles comme par exemple les ETP (Entreprises de Travaux Publics).

Jusqu'où persistera ce gouvernement ultra libéral ? C'est une question que l'on est en droit de se poser, d'autant qu'aucune des conséquences que nous voyons se déployer sous nos yeux ne semble ébranler les certitudes de ceux qui nous gouvernent avec mépris. Décidément, l'ENA fabrique des monstres froids et insensibles aux souffrances qu'engendre leur politique.

Philippe Soulié