Hôpital de Montluçon, un personnel en grande souffrance

La CGT du Centre hospitalier de Montluçon organisait une réunion débat hier salle Robert Lebourg à propos de l'avenir de notre hôpital qui est en plein restructuration. Un thème qui suscite toujours autant d'intérêt sur l'agglomération, en témoigne la forte affluence ce soir là dans la salle.

La CGT avait déployé les moyens pour réussir cette soirée. En effet, 2 membres du bureau de la fédération nationale de la CGT Santé avaient fait le déplacement de Paris , un responsable de l'union régional et la secrétaire du syndicat départemental de la CGT Santé . Étaient également présents à la tribune,la secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital ainsi que la trésorière, Laurent Indrusiack , pressenti pour remplacer Michel Baune comme secrétaire de l'union départementale CGT au congrès qui se tiendra prochainement et Héléna Blond la secrétaire de l'Union locale. Dans la salle beaucoup d'usagers, mais aussi des agents hospitaliers et des membres du CODEPROD.

C'est Joëlle Soubizet, la secrétaire de la CGT hôpital qui a pris la parole en premier pour présenter les enjeux de cette restructuration. D'emblé, elle prévient "il n'est pas question d'opposer l'hôpital à la clinique" mais ajoute aussitot "sauf que nous ne voulons pas que le service public soit dépouillé au profit du privé lucratif" puis pose le débat "pourquoi l'hôpital de Montluçon est déficitaire depuis de nombreuses années ?" Car le déficit avoisine les 38 à 39 millions d'euros et la restructuration ne date pas d'aujourd'hui. Par le passé, l'hôpital a du avoir recours à des emprunts qui ont été identifiés par la suite comme faisant partie des emprunts toxiques qui ont plombé les finances de bien d'autres établissements publics et de collectivités.

La nouvelle logique de financement des hôpitaux, liée à la T2A (Tarification à l'acte) a conduit à privilégier une gestion basée sur la rentabilité en vue de réduire les déficits des établissements dont beaucoup sont confrontés aux mêmes difficultés pour équilibrer leurs comptes. Comme toujours, c'est sur la variable des effectifs que la majorité d'entre eux ont agit pour déiminuer les frais de fonctionnement. .

Depuis juin 2013, l'hôpital de Montluçon a été placé sous administration provisoire pour 6 mois. Cette période a été prorogée jusqu'en juin prochain. Au terme de cette nouvelle période, l'actuel directeur du centre hospitalier de St Amand Monrond prendra le relais. Une personnalité très controversée. Certains prétendent même que cet homme a une grande expérience dans le domaine du rapprochement des établissements public et privés ce qui n'augure rien de bon pour la CGT.

En attendant, la direction provisoire continue la restructuration. D'un côté l'embauche de médecins qui font cruellement défaut au centre hospitalier de Montluçon, mais de l'autre une politique de réduction drastique des coûts, qui pèse sur le personnel soignant et administratif avec déjà prêt de 80 empois supprimés sur les 120 à 130 prévus initialement.

Cette politique a des effets désastreux sur la santé du personnel. beaucoup d'infirmières, d'ASH et d'aides soignantes sont épuisées par des conditions de travail qui n'ont cessées de se dégrader depuis plusieurs années. Le mal être gagne beaucoup de services et certains sont au bord du burn out comme en témoignent plusieurs agents hospitaliers présents ce soir dans la salle. Tout ceci sur fond de division syndicale de l’aveu même de la secrétaire de la CGT de l'hôpital, ce qui n'arrange évidemment pas les choses.

Même si les militants de la CGT soulignent qu'ils ne restent pas inactifs sur le terrain et accompagnent beaucoup de personnes en difficulté, ils reconnaissent qu'ils n'ont pas de recette miracle et dans la période, ils n'arrivent pas à mobiliser le personnel alors que les enjeux sont considérables. Mais cette difficulté n'est pas propre à l'hôpital de Montluçon. C'est la même problématique à laquelle sont confrontées toutes les organisations syndicales dans pratiquement tous les secteurs d'activité. C'est bien cela qui doit, tous nous interpeller.

Aussi le débat a t-il beaucoup tourné autour du mal être du personnel et des solutions pour créer un sursaut. Une personne dans la salle a même suggéré que lors de la journée de mobilisation qu'organisent conjointement la CGT et la FSU le 6 février prochain, une action soit organisée pour soutenir le personnel de l'hôpital de Montluçon avec, pourquoi pas, un rassemblement devant le centre hospitalier. Une idée qui pourrait bien être reprise sous cette forme ou sous une autre.

La vidéo ci dessous ne contient pas l'intégralité des échanges de la soirée. La réunion débat a durée en effet 2H. Mais voici tout de même l'introduction.

La CGT présente les enjoeux du débat.

Une réunion publique qui a suscité beaucoup d'intérêt.