Les candidats du parti socialiste bénéficient incontestablement d'un effet "d'aubaine" avec l'élection de François Hollande à la tête de l'exécutif. Une fois encore, la cinquième république réaffirme le principe de la domination sans partage d'un parti. de ce point de vue, on peut dire que la volonté de mettre fin au règne de ces derniers est un échec absolu. pire puisque cette constitution favorise le bipartisme au détriment de toutes les autres sensibilités.
Cette alternance entre une droite dure et une gauche môle a suscité un tel rejet que le vote FN est devenu le refuge de bien des contestations et du rejet d'un système qui permet aux professionnels de la politique de se partager le pouvoir et les avantages attachés à celui-ci. Les révélations des affaires par la presse qui mettent en cause des élus des deux partis majoritaires démontre surtout qu'il n'y a pas de réel contrôle des mandats et des conditions de leurs exercices. Cette quasi impunité est la source de toutes les dérives. Et certains affiche même un enrichissement aux termes de leur mandat. ce fut par exemple le cas pour le premier d'entre eux, Nicolas Sarkozy dont le patrimoine déclaré la veille des présidentielles était supérieur au patrimoine déclaré au début du mandat précédent.
Cette situation est d'autant plus insupportable que les élus qui votent les lois nous imposent des plans d'austérité qu'ils ne subissent jamais. Et le pire, est que les citoyens ne peuvent exercer aucun contrôle sur leurs mandats et encore moins les désavouer ou/et les démettre. C'est pour cela que d'alternance en alternance, les mesures anti-sociales se succèdent, les acquis sociaux sont supprimés et les services publics sensé rétablir un peu d'égalité entre les citoyens, détruits.
La démocratie par délégation a donc montrée toutes ses limites. Elle est maintenant tellement à bout de souffle que beaucoup de citoyens ne se déplacent plus pour voter, persuadés qu'ils sont, de n'être ni entendus, ni défendus, ni représentés. Et quant ils le font c'est parfois pour se réfugier dans le vote FN que la droite tente maintenant d'instrumentaliser à son profit.
C'est sur qu'un tel constat n'est pas très réjouissant. mais on ne dirait pas tout si l'on ne pointait pas toutes les responsabilités sociétales. Car si certains sont coupables de s'approprier le pouvoir, d'autres le sont tout autant de les laisser faire parce qu'ils n'assument pas leurs responsabilités et leur devoir de citoyens. Les contre pouvoirs, c'est nous. Mais combien l'assument réellement en s'engageant concrètement dans les associations et dans les syndicats qui peuvent (par le nombre) jouer un rôle de contrôle et de régulation ? Trop peu, même si il y en a.
C'est la raison pour laquelle je ne donnerai pas de blanc seing au député qui sera élu demain. Je continuerai, avec d'autres, de lui demander des comptes à propos de ses votes à l'assemblée nationale. A réclamer aussi la transparence à propos de l'utilisation des sommes qu'il percevra au titre de son mandat. C'est un minimum que l'on puisse demander. Et plus que tout, je continuerai à demander avec beaucoup d'autres une nouvelle constitution qui nous permette d'exercer vraiment un contrôle démocratique sur tout ce qu'il fera et décidera en notre nom.