Il en va ainsi des capitaines d'industries, comme il est souvent convenu d'appeler ces grands patrons qui se sont construit un empire, ils s'imaginent qu'ils ne doivent leur richesse qu'à eux même et qu les autres leur doivent tout. C'est le cas de Maurice Taylor qui auréolé de sa réussite dans le monde des affaires, s'imagine que seul son supposé talent a permis le redressement d'entreprises en difficulté dont il s'est fait la spécialité. Pourtant, si ces industriels qui bénéficient du soutien des banques d'affaires et des subventions publiques, on pu mettre en oeuvre des plans sociaux et imposer des baisses de salaires, c'est dans le seul but d'augmenter les marges des actionnaires et de sauvegarder leurs propres intérêts et non pour venir au secours des salariés pour qui il a un profond mépris comme en atteste sa dernière lettre au ministre du redressement productif (lire ICI). Une lettre qui a heurté la sensibilité d'Arnaud Montebourg qui lui a vertement répondu dans un courrier (lire LA) rendu public. Qu'importe, le boss en a remis une couche pour dire tout le bien qu'il pensait des syndicats barjots et communistes (lire encore LA). Ces échanges en disent long sur la nature même de ces financiers, lesquels n'ont plus rien à voir avec les industriels qui n'étaient pourtant pas des enfants de cœur. Avec l'avènement de la haute finance internationale, c'est la stade suprême du capitalisme auquel nous assistons. Le capitalisme prédateur qui agit et décide sans qu'aucune espèce de morale ne puisse entraver ses choix. Maurice Taylor le dit très bien d'ailleurs à la fin de sa deuxième lettre : "Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins de 1 euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens nord." Tout est dit dans cet accès de sincérité involontaire et infantile. Ou plutôt non, car le meilleurs de la pensée de ce libéral est dans la fin de la seconde lettre. Ce monsieur met au même niveau les femmes et le vin : "La France a vraiment de belles femmes et du vin fantastique" : Il reste à rappeler à ce triste sir que les femmes ne sont pas des produits de consommation et que les placer au même niveau que le vin achève de déconsidérer son auteur.
La finance internationale a été rendu libre de faire ce qu'elle entendait là ou elle voulait, comme elle voulait (le fameuse règle de la concurrence libre et non faussée). Je suggère que l'on en fasse autant pour le foot ou le rugby. Que l'on supprime toutes les règles pour avoir un jeux libre et non faussé sur le terrain et l'on verra "du beau sport !" à coups de pieds et à coup de boules. Et bien, c'est cela que nous vivons avec la concurrence libre et non faussée : Une mêlée de brutes épaisses totalement désinhibés qui s'en donnent à cœur joie !!!
Vous pouvez écouter aussi l'émission diffusée sur France culture et Médiapart : ICI