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Les magasins Edouard Leclerc tiennent beaucoup à leur réputation d'entreprise sociale. Pourtant cette semaine Rue 89 dévoile (lire ICI) comment les patrons d'un drive en Haute Savoie gère le personnel. Même s'il serait vain de désigner cette enseigne plus qu'une autre à la vindicte générale au prétexte qu'elle optimise le rendement de son personnel au mépris de toutes les principes qu'elle entend promouvoir (ce que ses concurrents doivent faire de la même manière d'ailleurs), le témoignage du salarié ayant travaillé dans le hangar qui abrite ce drive est révélateur à plus d'un titre des moyens dont disposent les cadres pour espionner en permanence les salariés sans leur laisser une minute de répit (On rêve parfois de voir nos députés et nos sénateurs soumis au même régime, ne serait-ce qu'une journée, pour qu'ils comprennent de quoi il s'agit).
A la lecture de ce témoignage, on mesure combien il est impossible de "durer" avec ces conditions de travail et soumis à ces cadences, avec de surcroît une concurrence permanentes entre les salariés pour garder sa place (ce qui constitue une des grandes règles du libéralisme pour augmenter les cadences et diviser les salariés entre eux).
Cette capacité à contrôler et à encadrer strictement le travail n'est pas propre à la grande distribution. Presque toutes les activités humaines en sont la cible (mais certaines plus que d'autres), ce qui pose tout simplement la question des abus innombrables en la matière.
Il n'y a que l'inspection du travail qui peux exercer un rôle protecteur contre l'abus de ces flicages imposés par les employeurs. Or ses services ont perdu tellement d'effectifs ces dernières années que l'on voit difficilement comment cette dernière pourraient faire face à une charge de travail aussi considérable, d'autant que ses services ont bien d'autres problèmes à traiter.
Tout ceci s'inscrit comme l'indique le témoignage, dans un contexte de "turnover" important, du fait précisément que les conditions de travail sont insupportables. Du coup, il devient très difficile, voir presque impossible d'espérer voir les salariés s'organiser dans un ou plusieurs syndicats et même quand ceux-ci existent, ils sont souvent impuissants. Bref, un vrai casse tête pour les salariés qui veulent résister à l'exploitation et aux pressions. Il est clair que ceci constitue un véritable enjeux pour le syndicalisme en général et pour les salariés en particuliers.