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L’incendie de Notre-Dame de Paris a soulevé une émotion considérable et bien légitime. Personnellement, j’aimais bien me promener sur son parvis ou déambuler à l’intérieur. J’y ai d’ailleurs croisé il y quelques années Jean-Luc Mélenchon qui était avec sa compagne dans une promenade anonyme et je n’ai pas cherché à rompre sa tranquillité. Je suis complètement athée et même relativement anticlérical. Mais cela ne m’empêche pas d’être ému en contemplant cette merveille architecturale, tout comme les autres très belles cathédrales de France (Albi, Bourges, Strasbourg, Rouen…) et également d’autres en Europe.
En y pénétrant et en y déambulant, je n’éprouve à aucun instant le sentiment d’un au-delà, dont j’ai la certitude absolue qu’il n’existe pas, mais je pense aux architectes qui ont conçu ces bâtiments extraordinaires, à leur génie, et aussi aux milliers d’artisans, d’ouvriers, qui ont œuvré à leur construction et aux tonnes de sueur et de sang qui ont été versées, depuis l’extraction des pierres dans les carrières, en passant par leur transport, l’abattage d’immenses arbres et leur charriage, le montage d’immenses échafaudages d’où certains tombaient sans doute bien plus souvent que sur les chantiers d’aujourd’hui.
On dit communément que la Foi guidait les efforts considérables de tous ces gens…sans doute, mais c’étaient surtout les nécessités de l’existence qui les poussaient, ainsi que dans la plupart des pays du Monde hier comme aujourd’hui, à ces efforts parfois inhumains, et qui ont produit ces chefs d’œuvre qu’il convient évidemment de préserver car ce sont des témoignages inouïs des capacités humaines.
Ce spectaculaire incendie a donc généré des émissions télévisuelles et radiophoniques en continu, au cours desquelles on a entendu bien des choses, intéressantes parfois, naïves et ras des pâquerettes aussi. Ainsi, certains spécialistes de la religion ont fort judicieusement rappelé qu’au cours de l’Histoire des dizaines et des dizaines d’églises ont brûlé, des cathédrales également, et que tout cela a été réparé.
On a pu entendre Emmanuel Macron annoncer que « Notre-Dame serait rebâtie », élément de langage repris notamment par son fidèle Castaner. Or, comme le rappelait un éminent architecte sur les ondes, pas besoin de la « rebâtir », car sa structure est toujours debout. Il conviendra de la « réparer », la « restaurer », notamment sa toiture. Donc le locataire de l’Elysée a une fois de plus perdu l’occasion de ne pas dire une bêtise, et la plupart des commentateurs et autres éditorialistes se contentent de reprendre les propos élyséens sans commentaire particulièrement désobligeant.
La vie continue donc, dans une France macronienne dans laquelle il faut chercher l’esprit critique ailleurs que dans la plupart des grands médias.
Michel Beaune
NB : J’ai écrit ce petit texte au cours de la journée qui a suivi l’incendie. J’ai ensuite écouté Emmanuel Macron à 20h redire les mêmes choses qu’il avait dites sur place la veille : « bravo les pompiers, bravo les policiers, les gens sont bien tristes, il faut rebâtir, il faut être unis…bla bla bla ». Je suis effaré par l’état dans lequel est parvenu le sommet du pouvoir politique dans notre France, avec un hyper Président incapable de mesurer la défiance qu’il suscite auprès de la majorité du Peuple et qui se contente d’exercices de communication bien dérisoires qui, loin d’apaiser le climat, vont à mon avis le détériorer ». Vite, la VIème République !