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Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, les actes de violence gratuite contre les manifestants se multiplient. Les nombreux témoignages, les vidéos, les reportages réalisés par les médias libres apportent la preuve d'une montée en puissance de la répression policière. Plus grave encore, le gouvernement par la voix de ses représentants couvre systématiquement ces actes, ce qui donne à penser que cette stratégie de la terreur est délibérément mise en œuvre par les plus hautes sphères du pouvoir.

Le nombre de personnes éborgnées, mutilées, hospitalisées, ou tout simplement mises en garde à vue puis présentées en comparution immédiate est tel, que beaucoup renoncent à manifester de peur de subir le même sort, ce qui permet aux médias sous contrôle de quelques milliardaires d'affirmer ensuite que la contestation s'essouffle et que l'opinion publique ne soutient plus les Gilets jaunes.

 

Lors des manifestations des Gilets Jaunes des slogans apparaîssent sur les murs



Mais voilà que les instances internationales mettent les pieds dans le plat et condamnent la France pour usage excessif et disproportionné de la force. Ce fut le cas dernièrement avec la déclaration de l'ONU et des recommandations pour ne pas dire des admonestations adressées au pays des droits de l'homme.

Les organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires et Unef du Puy de Dôme ont fait l'amère expérience de cette stratégie d'escalade de la violence le 23 février à Clermont-Ferrand. C'est la raison pour laquelle elles ont rédigé un communiqué de presse commun que nous reproduisons ci-dessous :

 

 

 Solidaires, CGT, FSU, UNEF Puy de Dôme

 

Les syndicats signataires dénoncent la stratégie du gouvernement qui a sciemment orchestrée l'escalade de la violence dans le contexte de la mobilisation des Gilets Jaunes. Par son manque de réponses politiques aux vraies revendications sociales, le gouvernement tente de transformer le mouvement des Gilets jaunes en seul problème d’ordre public. Il a choisi la répression et organise ainsi l’escalade de la violence en espérant éloigner les citoyens-nes de l’ensemble des manifestations du mouvement social. Cette démarche nationale se décline dans chaque ville et Clermont-Ferrand s’est vue infliger ce scénario écrit d’avance samedi 23 février.

Après une résolution du Parlement européen et l’avis de trois experts de l’ONU la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a elle aussi épinglé le gouvernement français pour des violations graves aux libertés fondamentales. La commissaire considère que « le nombre et la gravité des blessures infligées aux manifestants mettent en question la compatibilité des méthodes employées dans les opérations de maintien de l’ordre avec le respect de ces droits ». Elle invite les autorités françaises à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense ». Elle dénonce également le recours aggravé aux interpellations, aux gardes à vue et aux jugements expéditifs des citoyens car elle estime que de « telles pratiques constituent de graves ingérences dans l’exercice des libertés d’aller et venir, de réunion et d’expression. ».

Cette nouvelle recommandation venant du Conseil de l’Europe qui vient donc conforter la démarche unitaire de nos organisations pour demander l’interdiction du lanceur de balle de défense et pour dénoncer les atteintes graves et répétées à la liberté de manifester. Depuis le début de ce mouvement, de multiples moyens de dissuader de manifester ont été mis en œuvre : plus de 5000 personnes ont été placées en garde à vue du fait d’une « participation à un groupement formé en vue de la commission de dégradation ou de violence», donc avant tout acte de violence avéré. Au final, la stratégie du gouvernement compte les blessés par centaines, un bon moyen d’enlever toute volonté d’aller manifester.

Dans un contexte global où des mesures dérogatoires de l’État d’urgence ont déjà été intégrées dans la loi, le gouvernement vient d’adopter une nouvelle loi « anti-casseurs » qui répond au mouvement social par une régression supplémentaire des libertés publiques. Et cela alors même que la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe recommandait de « ne pas introduire une interdiction administrative de manifester car elle constituerait une grave ingérence dans l’exercice de ce droit », ni même « de permettre aux préfets de décider de fouilles et palpations dans le périmètre et aux abords d’une manifestation ».

Nos organisations continuent de penser que la première violence est sociale, celle de l’exclusion, de la précarisation, des licenciements, des fin de mois difficiles et de l’insupportable répartition inégalitaire des richesses. Nos organisations condamnent les violences policières, les arrestations préventives, le fichage des manifestant-e-s et l'interdiction de manifester. Elles exigent le retrait de la loi « anti-casseurs ». Elles, exigent la libération et l'amnistie de celles et ceux qui n'ont fait que manifester leur colère et porter des revendications de progrès social.

Clermont-Fd le 1er mars

Tag(s) : #Clermont-Ferrand, #Actualité sociale

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