Le rapport bidonné de l'inspection générale des finances sur le temps de travail des fonctionnaires

Le rapport de l'inspection générale des finances tombe à point ! C'est-à-dire juste avant que Macron et son gouvernement ne s'attaque au statut des fonctionnaires. Comme c'est étrange ! D'autant que ce rapport est pour le moins orienté, laissant à penser, qu'une fois de plus les fonctionnaires lambdas seraient des privilégiés.

Première interprétation tendancieuse, le rapport affirme que sur les 1,1 million de fonctionnaires questionnés, 310 000 reconnaîtraient travailler moins de 35h. Ce chiffre ramené au 1, 1 million de fonctionnaires concernerait, si l'on en croit certains médias complaisant avec le pouvoir, un fonctionnaire sur 3, alors qu'en réalité ce chiffre est plus prêt d'un fonctionnaire sur 4. Mais ce n'est pas tout.
 

En réalité, sur les 310 000 agents dont le temps de travail est comptabilisé en dessous de 1607 heures par an, 190 000 le seraient de façon indue et 120 000 de façon justifiée en raison des repos compensateurs liés au travail de nuit ou de week-end et jours fériés. Mais cela, le rapport et les médias qui colportent ces informations tronquées oublient évidemment de le préciser. Ne reste donc que 17, 27% qui travailleraient moins de 35h, soit à peine 1 fonctionnaire sur 6, ce qui n'est pas la même chose que ce que prétendent les médias aux ordres. Et encore, pour ces 17, 27% de fonctionnaires travaillant en dessous des 35h, l'écart est très faible, car il ne représente que 37 mn par semaine travaillée.

Encore une précision de taille. Les agents des collectivités territoriales pointés dans le rapport gagnent en moyenne 15 % de moins que le salaire moyen dans le privé. Au final, si l'on regarde tous les aspects du problème, on s'aperçoit que la situation des fonctionnaires, et notamment ceux des collectivités territoriales, n'est pas si enviable que cela, d'autant que dans beaucoup de collectivités (Conseils régionaux, Conseils généraux, Communautés d'agglomération ou municipalités) les élus suppriment peu à peu tous les avantages acquis par les luttes et les négociations passées. Mais quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage !