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À l'aube de 2019, comment ne pas se réjouir de la révolte populaire des gilets jaunes provoquant peur et sidération parmi les plus riches.
Semaine après semaine, la presse aux ordres des multimilliardaires ressasse la même rengaine destinée à faire croire que le mouvement s'essouffle, multipliant les mensonges et la désinformation dans le seul but de décrédibiliser ceux qui luttent, tout en faisant semblant de comprendre les raisons de leur colère.
La répression du mouvement social n'avait jamais atteint auparavant un tel niveau de violence. On ne compte plus les yeux crevés, les mains arrachées et d'une manière générale, les hospitalisations suite aux violences policières. Pourtant, rien de tout cela n'a réussi à dissuader les gilets jaunes de manifester et d'enchaîner les opérations spectaculaires, et ce, malgré le délire médiatique, dont les chaînes d'information en continu se sont faites une spécialité.
Les 1% les plus riches et ceux qui leur servent la soupe voudraient croire que tout rentrera dans l'ordre en ce début d'année. Pourtant, ces derniers n'ont fondamentalement répondu à aucune des revendications phares, que se soit sur la question de la répartition des richesses, ou sur l’exigence de démocratie avec une réelle participation citoyenne. La raison en est que ces revendications, si elles étaient mises en œuvre, remettraient en cause le principe même de leur domination et de leur pouvoir, ce qui est insupportable à leurs yeux.
D'un autre côté, les gilets jaunes ont bien compris que pour eux, une défaite en rase campagne n'était pas envisageable, sauf à accepter que leur propre situation ne s'aggrave avec le temps, compte tenu des prochaines réformes inscrites à l'agenda macronien. (Voir à ce propos la déclaration de ce Gilet jaune, retraité des mines) : https://finalscape.com/gilets-jaunes-macron-a-ouvert-la-boite-de-pandore/
En ce début d'année 2019, l'enjeu est donc considérable. Ceux qui tablent sur le pourrissement ne sont que des inconscients et des irresponsables. Le temps du partage a sonné et il faudra bien que « ceux qui ne sont rien » aux yeux des 1% qui s'accaparent plus de 83% des richesses produites, soient entendus et enfin respectés. C'est le vœu que nous formulons pour 2019.
Un des fidèles lecteurs de regardactu (merci Christian) nous a fait parvenir un lien vers une vidéo devenue virale sur internet, " Le Temps des bouffons " (1985). Le cinéaste québécois Pierre Falardeau, adepte du parler populaire, compare les rites des Haoukas (Ghana) et ceux du Beaver Club, qui réunit la bourgeoisie canadienne. Bon visionnage à vous tou-TE-s.
Philippe Soulié
Un grand merci au Monde diplomatique qui a mis cette vidéo en ligne.