
Il n'y a pas que les actifs qui sont en colère. Certes, la destruction du code du travail bâti grâce aux longues luttes des salariés depuis des décennies est une des attaques majeures contre le monde du Travail, mais les retraités ont de quoi exprimer leur mécontentement eux aussi, car c'est une véritable saignée sur leur pension qu'ils vont devoir subir, notamment avec une hausse sans précédent de la CSG, qui s'ajoute à d'autres mesures que les organisations syndicales ont listé lors de leur conférence de presse le 25 septembre (lire ici). Raison pour laquelle ils manifestaient un peu partout en France ce jeudi 28 septembre.
Cette manifestation s'inscrit dans un contexte de grogne sociale généralisée, mais qui peine à prendre de l'ampleur, peut être en raison des 2 récentes défaites du mouvement social. D'abord, celle contre la contre-réforme des retraites sous l'ère Sarkozy, suivie peu de temps après par celle contre la contre-réforme du code du Travail sous l'ère Hollande (loi El Khomri).
Le fait est, que les retraités sont eux aussi confrontés à l'extrême inflexibilité du gouvernement Macron/Philippe dont la politique s'inscrit dans la droite ligne de celles de leurs prédécesseurs, mais en pire. Cependant, il ne fallait pas s'attendre à une déferlante dans la rue ce jour là, d'autant que c'est parmi les retraités que le vote Macron a obtenu les meilleurs résultats, et même si certains doivent le regretter, beaucoup ne réalisent pas encore quelles seront les conséquences sur leur pouvoir d'achat.
Au soir du 28 septembre, il était très difficile d'avoir des chiffres sur le nombre de manifestants sur l'ensemble du territoire, d'autant que les grands médias, presque tous aux mains de 9 milliardaires n'en parlaient même pas, comme si rien ne s'était passer ce jour-là.
Sur le département de l'Allier, le choix avait été fait d'organiser une seule manifestation à Moulins, au siège de la Préfecture. Et comme les organisations n'avaient pas réussi à obtenir des cars à partir des deux autres villes, les retraités eurent recours au covoiturage pour se rendre à la manifestation par leurs propres moyens, ce que certains d'entre eux déplorèrent dans le cortège. Ainsi étaient-ils environ 700 à défiler de la Place d'Allier jusqu'à la Préfecture. Un chiffre plus qu'honorable dans de pareilles conditions.


Environ 700 manifestants à Moulins
Pour l'anecdote, les autorités de la Préfecture avaient tellement prévu de recevoir une délégation, qu'aucune salle ne paraissait disponible à l'issue de la manifestation. Mais comme le Préfet n'était pas disponible, cela ne changeait pas grand chose à l'affaire.
Le 10 octobre, ce sera au tour de la fonction publique de manifester, à moins que d'ici là,d'autres secteurs se mettent en mouvement. Et franchement, cela ne serait pas dommage.