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Vers l'interdiction des formations de zadistes ?

Bruno Retailleau, le Président de la région des pays de Loire (les républicains) a écrit au ministre de l'Intérieur pour lui demander d'interdire les formations initiées par les zadistes de notre-dame des Landes, notamment le week-end qui vient de s'écouler, car pour lui, ces formations sont "de véritables camps d'entrainement anti-flics". Ce dernier va même plus encore puisqu'il affirme que "cette école de la violence à ciel ouvert mine un peu plus l'autorité de l’État et met en danger la vie des forces de l'ordre qui seront amenées à intervenir sur la ZAD." (lire ICI l'article de France 3). Rien de moins !

Quand on connaît le contenu de ces formations, il y a de quoi sourire, car en réalité de quoi s'agit-il ? Les zadistes l'expliquent et nous livrent des témoignages de participants, dont on a du mal à croire en les voyant, qu'ils puissent être des adeptes de la kalachnikov comme semble le croire le Président de la région.

Voici ci-dessous la réponse des zadistes au Président de la région des Pays de Loire :

Vers l'interdiction des formations de zadistes ?

Retailleau appelle à poursuivre les formations... Nous aussi !

La semaine dernière, Bruno Retailleau appelait à “interdire” les formations publiques pour défendre la zad et à “poursuivre” quiconque “y participerait de près ou de loin”. Ce sont néanmoins plus de 70 personnes qui ont rejoint ce premier week-end de formation. N’en déplaise au Président de la Région, nos « troupes » ne sont pas à l’image de ses fantasmes militaires : elles viennent de partout, sont membres de comités de soutien, d’associations diverses ou arrivent à titre personnel. On y rencontre tous les âges et les profils les plus variés.

« Guérilla », « école de la violence » visant à mettre « en danger la vie des forces de l’ordre », M. Retailleau n’a pas de mots assez forts pour décrire la menace que nous semblons incarner à ses yeux. Nous reconnaissons bien là le sensationnalisme à toute épreuve du Président de la Région, mais regrettons en revanche qu’il n’ait pas pris le temps de s’intéresser plus en détail au contenu de nos formations avant d’envoyer sa missive. Il n’y aurait pas découvert de formation à la
kalachnikov mais des ateliers pour découvrir la zone, imaginer des actions créatives, apprendre à connaître ses droits, ou encore une course d’orientation.

L’entreprise de diabolisation délibérée de la ZAD et de ses soutiens répond à une logique simple : légitimer par avance l’usage aggravé de la violence par les forces de l’ordre en cas d’expulsion. En 2012, lors de la précédente tentative d’expulsion, les forces de l’ordre si chères à M. Retailleau avaient ainsi blessé gravement plusieurs dizaines de personnes. Depuis, Rémy Fraisse est mort à Sivens et ces violences vont bon train : de la répression des manifestants contre la loi travail
jusqu’aux crimes policiers racistes, dont Adama Traoré est la plus récente victime. Dès lors, si « école de la violence » il y a, il nous semble bien que c’est de ce côté là qu’elle se trouve, et que
s’organiser dans ce contexte, c’est non pas faire « peser un grave danger sur la sécurité des populations », mais au contraire s’assurer que de moindres risques seront pris par les personnes désireuses de soutenir la ZAD en cas d’expulsion. Contrairement à ce que M. Retailleau s’obstine à faire croire depuis des mois, nous n’avons pas de problèmes avec les “populations à proximité”, mais bien avec l’entêtement destructeur du gouvernement et les intérêts voraces de Vinci et consort.

Le Président de Région construit sa politique sur la peur et l’esbroufe sécuritaire, nous continuerons à lui opposer le choix d’un territoire ouvert et vivant, basé sur le partage et la solidarité.

Nous comptons former plusieurs centaines de personnes d’ici au mois d’octobre, et en attendons plusieurs dizaines de milliers d’autres les 8 et 9 octobre sur la zone. Le mouvement dans toute sa diversité assume qu’il se mettra physiquement en travers du chemin des tractopelles et de
la police si le gouvernement revient expulser ou démarrer les travaux. C’est ce qui s’est passé en 2012 lors de l’opération César et c’est ce qui a permis que le bocage et ce qui s’y vivait soient préservés. C’est cette détermination que nous retrouverons avec bien plus d’ampleur encore si cela s’avère nécessaire. Plus que jamais, nous appelons massivement nos soutiens à participer à nos formations, à en organiser chez eux et venir avec nous défendre la ZAD, lors du rassemblement d’octobre ainsi qu’en cas de tentative d’expulsion.

lundi 5 septembre 2016, par zadist

Le site de la ZAD :

http://zad.nadir.org/

Avec aussi en vidéo la réponse de partipant-e-s au week-end de formation :

Des "dangereux zadistes" expliquent en quoi consiste la formation qu'ils ont suivie.

Tag(s) : #Ecologie

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