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Michel Beaune était encore récemment secrétaire général de l'union départementale de la CGT de l'Allier. Il a passé la main à Laurent Indrusiack lors du soixantième congrès pour prendre sa retraite (lire ICI). Pour autant, Michel continue à s'investir dans la vie associative de notre ville. Par exemple au sein du comité de défense de l'hôpital de Montluçon (CODEPROD) dont il est membre du bureau.
L'expérience et la capacité d'analyse qu'il a accumulée durant toutes ces années de militantisme sont précieuses, surtout pour un site d'information citoyen et participatif. Il a accepté d'écrire cette contribution pour les lecteurs de regardactu tout comme d'autres militants engagés l'ont fait avant lui. Tout le monde aura compris que c'est à titre personnel qu'il le fait aujourd'hui, même s'il ne renie rien de son passé militant.
Celles et ceux qui interviennent sur regardactu peuvent avoir des approches différentes de la réalité sociale mais ils se retrouvent tous sur une question essentielle à leurs yeux : comment se rassembler au-delà de nos différences pour peser efficacement afin de faire bouger les lignes vers une société plus égalitaire et plus de justice sociale. C'est ce qu'explique Michel Beaune dans sa conclusion, laquelle s'inscrit parfaitement dans le projet de ce site d'information alternatif et participatif :
"On peut rêver...peut-être...mais je ne peux renoncer à l'espoir d'une société juste, égalitaire, fraternelle, libertaire, construite par des hommes et des femmes de bonne volonté. C'est, j'en suis sûr, l'état d'esprit de centaines de milliers de militants politiques de gauche, d'extrême gauche, de syndicalistes, de militants associatifs. Comment rassembler tout ce monde ?" Conclut-il.
Je partage entièrement cette conclusion et je suis persuadé que cet espace d'analyse et de partage de l'information peut contribuer modestement à ce rapprochement. Encore faut-il que cela se fasse sur des bases claires. Mais cela fait justement partie des analyses et des échanges sur ce site.
Voici donc la contribution de Michel Beaune qui porte sur l'actualité du moment :
Fils de médecins, école catholique jusqu'en première, Polytechnique, l’ENA, banquier d'affaires chez Rothschild ce qui lui a permis de devenir millionnaire, proche de François Hollande et Jacques Attali, un parcours tracé pour mener une vraie politique de droite ( Tiens , au fait, il ne paie pas l’ISF…).
Place aux jeunes ! entend-on. Cela semble être le nouveau credo de la classe dominante. Certes, on a trop souffert de la gérontocratie (ça continue avec Juppé qui en redemande pour 2017 !). Mais cette mode du jeunisme cache en réalité une accentuation de la mainmise des technocrates/politiciens sur le Pouvoir, tous formés dans le même moule de l'ultralibéralisme qui peut générer des dirigeants PS, UMP ou même FN (comme Philippot). Dans le même temps, les jeunes travailleurs ne trouvent pas de place dans les entreprises ou les services publics.
Comment les jeunes dirigeants aux dents longues comme Macron, Vallaud Belkacem, Pellerin et d’autres, qui vivent depuis des années entre grandes écoles et cabinets ministériels pourraient-ils se mettre dans la peau d’un jeune de banlieue, salarié ou chômeur, un jeune de milieu rural, et comprendre leurs difficultés à vivre, leur angoisse souvent et parfois leur détresse ? Notre « démocratie » ne dérive-t-elle pas de plus en plus vers une technocratie dont le livre de route est écrit par les marchés financiers et le MEDEF ? En forçant un peu le trait, n'allons-nous pas retourner à l'Ancien Régime (avant 1789) ?
« Tu pousses un peu, » me répondra-t-on sans doute. « Il y a des élections, et même souvent (trop ?). Les gens peuvent s'exprimer, choisir ».
Certes. Nous avons des élus. Je ne parle pas de l'élection présidentielle, la plus antidémocratique, qui assoit un homme à l'Élysée pour 5 ans (merci Jospin, Chirac, Robert Hue qui ont aggravé la situation) sans qu'il ait de comptes à rendre. Je veux parler des députés.
Chacun s'accorde à dire que la forte impulsion à droite affichée par le gouvernement Valls II va à l'encontre des engagements de campagne des députés de la majorité actuelle. Alors, lors du vote de confiance du 16 septembre prochain à l'Assemblée Nationale les députés qui ne vont pas voter contre ce gouvernement vont prendre une très grande responsabilité, en quelque sorte ils se dédiront.
La situation économique, sociale, sociétale, politique est grave. Personne ne sait sur quelles suites encore plus graves elle peut déboucher. Les députés, sous le prétexte de ne pas faire tomber le gouvernement et qui vont permettre que la politique de droite engagée s’aggrave et ainsi ouvriront un peu plus la porte au FN auront-ils des comptes à rendre au Peuple ?
La Vème République, « c'est le coup d'Etat permanent » avait écrit François Mitterrand en 1964. Il avait sans doute raison, ce qui ne l'a pas empêché entre 1981 et 1995 de se comporter comme ses prédécesseurs (et les suivants d'ailleurs) en monarque présidentiel. À quand la VIème République… avant peut-être une société radicalement différente ?
La Révolution Française est venue, notamment, grâce aux Lumières du XVIIIème siècle et aux mobilisations populaires. La Commune de Paris, qui n'a pu durer que 2 mois, a laissé dans le souvenir des progressistes du monde entier une des seules expériences démocratiques du Pouvoir par le Peuple avec des élus révocables à tout moment.
On peut rêver…peut-être…mais je ne peux renoncer à l'espoir d'une société juste, égalitaire, fraternelle, libertaire, construite par des hommes et des femmes de bonne volonté. C'est, j'en suis sûr, l'état d'esprit de centaines de milliers de militants politiques de gauche, d’extrême gauche, de syndicalistes, de militants associatifs. Comment rassembler tout ce monde ?
À suivre…
Michel Beaune