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Le patronat affiche son unité pour accélérer les contre réformes sociales
Le patronat affiche son unité pour accélérer les contre réformes sociales

Le MEDEF a décidé de mettre encore plus de pressions sur le gouvernement socialiste d'inspiration ultra libérale afin que ce dernier mette en œuvre rapidement le "pacte de responsabilité". Pour cela, l'officine patronale n'y va pas par quatre chemins. Elle rassemble autour d'elle les organisations les plus ouvertement conservatrices et anti-sociales. C'est ainsi que l'on retrouve pêle-mêle le Medef, la CGPME, l'UPA (artisanat), la FNSEA (agriculteurs), l'UNAPL (professions libérales), l'AFEP (grandes entreprises), Croissance + (entreprises à forte croissance) et l'ASMEP-ETI (entreprises de taille intermédiaire).

Voici ci-dessous le texte qu'ils concocté et relayé abondamment dans la presse nationale entièrement acquise aux thèses libérales :

Le patronat affiche son unité pour accélérer les contre réformes sociales
Le patronat affiche son unité pour accélérer les contre réformes sociales

Les cosignataires, comme on le voit, ne font pas dans la dentelle. En affirmant vouloir "libérer" les énergies, ils exigent que le gouvernement accélère la mise en place du pacte de responsabilité et diminue les contraintes ainsi que les contrôles des entreprises. Bref, sous prétexte de modernité comme ils osent qualifier leurs revendications, ils proposent simplement d'en revenir à la situation qui prévalait avant les grandes conquêtes sociales de 36 et celles qui datent du Conseil National de la Résistance (CNR).


Bien sur, le texte est truffé de contre vérités en tout genre. Comme par exemple, cette affirmation selon laquelle "les entreprises et les entrepreneurs, qui sont les acteurs de la croissance et de l'emploi, souhaitent pouvoir investir, embaucher et innover en France". Cette phrase pourrait prêter à sourire si la réalité n'était pas aussi cruelle. Beaucoup des grandes entreprises préfèrent en effet réinvestir leurs bénéfices dans des fonds de placement plutôt que dans l'appareil productif et ceux-ci n'hésitent pas à délocaliser l'appareil productif pour optimiser leurs marges. Surtout, c'est vouloir occulter le véritable objectif de ces derniers, qui n'est certainement pas de créer des emplois, mais très prosaïquement de générer un maximum de profits en jouant notamment sur la masse salariale.

Mais comme ceci ne suffisait pas, les exigences de la "ligue patronale" va encore plus loin et outrepasse carrément ce qui devrait relever de son strict champ revendicatif corporatiste. Dans le point 3, ils osent exiger que l'Etat s'attaque aux réformes structurelles et aux dépenses publiques. Outre le fait qu'il faut relever une ingérence insupportable sur des questions qui relèvent strictement du champ politique et donc de la responsabilité des élus de la nation, cette demande expresse fait entièrement fi du constat que ceux-ci dressent au début de leur missive à propos de la qualité des services publics qu'il rêvent de détruire comme le démontrent les attaques dont les-dits services publics et leurs fonctionnaires font l'objet. Ils louent la qualité des services publics, mais demandent une baisse des dépenses publiques, comme si les deux n'étaient pas intimement liés. Quelle audace !

Si le patronat s'autorise ces libéralités vis-à-vis du pouvoir en place, c'est aussi et surtout parce que François Hollande lui a donné trop de gages d'allégeance en cédant systématiquement à leurs demandes de sorte que le MEDEF se sent pousser des ailes et comme on dirait en langage cru "ne se sent plus pisser". Le gouvernement croyait s'en faire un allier, il se retrouve avec un boulet.

Quant aux organisations syndicales qui avaient tout misé sur le "dialogue social" en pensant que c'était la seule manière de faire avancer le schmilblick, elles en sont pour leurs frais au point que Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a estimé (sans rire) vendredi dernier "qu'il faudrait "mettre fin au Pacte de responsabilité" si le patronat décidait de boycotter ce rendez-vous" (il parlait de la conférence sociale qui va avoir lieu prochainement). Il était grand temps qu'ils se réveillent et se rendent compte qu'ils sont depuis toujours les dindons de la farce...patronale.

Philippe Soulié

Plus d'infos :

Le JDD

Le Nouvel Observateur

Tag(s) : #Actualité sociale

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