La gratuité des premiers M3 d'eau et des transports en débat à Montluçon

la soirée organisée par la liste Front de gauche sur la gratuité des premiers M3 d'eau et sur la gratuité des transports fera date dans la campagne municipale de Montluçon. Les détracteurs de ces mesures en seront pour leurs frais, car partout où ces dispositions ont été mises en place, ça marche et cela n'a nullement mis en péril les budgets des communes.

Cette soirée avait surtout vocation à expliquer aux participants de quelles manières la gratuité des transports et des premiers M3 d'eau avaient été mis en place dans différentes communes et le bilan que l'on pouvait tirer de ces expériences grandeur nature. C'était tout le sens de la présence de Gabriel Amar, ancien Maire de Viry Châtillon qui a participé de manière active à la réflexion, la construction et à la mise en place de la gratuité des premiers M3 d'eau dans sa commune. De son côté, Nelly Depriester avait longuement travaillé le thème de la gratuité des transports en s'appuyant sur les villes où cette gratuité avait été mise en place comme Aubagne ou Chateauroux.

Le dossier de la gratuité des transports

Après avoir fait une courte introduction pour rappeler quelles étaient les raisons qui fondaient les appartenances aux pensées de droite ou de gauche, s'est attachée à défendre le dossier de la gratuité des transports en s'appuyant sur deux exemples emblématiques : Aubagne et Châteauroux. Deux villes très différentes en termes de grandeur.

Dans la ville d'Aubagne, la gratuité des transports a modifié les rapports sociaux. certains prétendaient que celle-ci contribuerait à faire augmenter les incivilités, c'est le contraire qui s'est produit et la sécurité des personnes s'en est trouvée elle même améliorée du fait qu'il y a plus de monde dans les bus. La fréquentation des bus de la ville a en effet presque doublé ce qui a en plus diminué mécaniquement le coût d'investissement de la ville par personne. Alors qu'avant la gratuité, le transport qui revenait à 3,93 € par personne, du fait du doublement de la fréquentation, la mise en place de la gratuité ne coûte plus aujourd'hui que 2,04 € par personne. En plus de quoi, c'est du pouvoir d'achat redistribué. Par exemple, pour une famille de quatre personnes qui prendrait le bus deux fois par jour, c'est environ 600 euros par an d'économies, ce qui n'est pas négligeable. Les impacts sur l'environnement ne sont également sensibles. Moins d'usure des routes, moins de rejet de C02, moins d'encombrements. Les habitants d'Aubagne qui étaient très sceptiques au départ sont maintenant enthousiastes et ne veulent pas revenir en arrière. Bien sur la gratuité des transports doit s'intégrer dans un plan de déplacement d'ensemble cohérent, qui favorise l'utilisation des transports doux. pour se faire, il doit être accompagné par des mesures incitatives, mais aussi contraignantes pour les voitures (circulation et stationnements) et d'un effort d'information des usagers sur le coût d'utilisation de la voiture afin de modifier les comportements.

Comment finance t-on la gratuité ?

Toujours à Aubagne, le choix qui a été fait a été de faire financer ce coût par le versement transport acquitté par les entreprises. Alors que ce versement était auparavant de 700 000 euros, il est passé à 2 millions d'euros, ce qui a permis d'améliorer de façon très conséquente le réseau (désertes, arrêts).

Comment cela se passe t-il sur Châteauroux ?

La ville de Châteauroux est une ville de taille moyenne, plus proche de ce que nous connaissons à Montluçon. Le contexte est relativement comparable à Montluçon. Chez eux comme chez nous la voiture était massivement utilisée.

Avant la gratuité totale des transports, 47% des usagers ne payaient pas le bus (scolaires et chômeurs). Restaient donc 53% des clients qui payaient le bus. Les recettes générées par les 53% des usagers qui payaient s'élevaient à 400 000 euros. Cette somme a été intégralement compensée par la hausse du versement transport (et même un peu plus), mais aussi par les économie d'exploitation (billetterie etc..). A Montluçon, la billetterie représente environ 900 000 €, c'est presque la sommes (870 000 €) qui a été versée à Montluçon Viande qui vient pourtant de déposer le bilan récemment.

Les villes qui ont instauré la gratuité des transports urbains ne l'ont pas toutes fait pour les même raisons. A Aubagne, c'était pour des raisons politiques, afin de favoriser le social. Sur Châteauroux c'était plutôt pour des raisons commerciales, afin de favoriser le centre ville. Sur d'autres villes c'est plutôt pour des raisons écologiques. Mais tout ceci est également vrai pour Montluçon et la gratuité des transports urbains serait parfaitement fondée pour notre ville. Cela doit passer par une étude approfondie pour la mettre en oeuvre en associant les usagers.

La gratuité des premiers M3 d'eau: présentation par Gabriel Amar :

Il faut ouvrir un autre chemin en favorisant les échanges et la participation des citoyens à la gestion de la ville. Nous partons de cette conviction que le capitalisme privatisent ceux qui est commun quand la gauche socialise ceux qui est indispensable. Les services publics sont le bien commun de tous et particulièrement de ceux qui n'en ont pas.

Beaucoup d'associations ont travaillé sur les biens communs qui font partie des activités qui doivent être considérées comme des activités non marchandes. C'est le cas de l'eau qui est indispensable à la vie. Actuellement, Il y a 24 000 gestionnaires publics de l'eau alors que Véolia n'a que 9 000 contrats. Mais l'appétit des prestataires privés est aiguisé et partout où ils le peuvent, ils tentent d'arracher de nouveaux contrats. De notre côté nous voulons que l'eau qui est indispensable à la vie soit géré par un organisme public et qu'elle puisse être financée en fonction des usages.

Dans la publique il n'y a pas de dividendes à reverser aux actionnaires. le coût de l'eau correspond au coût de fonctionnement. Chaque année on vote le budget, alors que dans le cadre d'une délégation au privé les tarifs sont fixés par le contrat est augmentent de manière incontrôlée.

La gratuité de l'eau pour les premiers m3 et un tarif progressif ensuite :

A Viry Châtillon, les citoyens qui ont construit le projet sur la gratuité sont parti des usages que l'on faisait de l'eau, car tous les usages ne sont pas égaux. L'eau que l'on utilise dans la cuisine et la salle de bain, est-ce la même chose que l'eau que l'on utilise pour arroser le jardin ou remplir la piscine ? C'est à partir de cette réflexion que c'est construit le projet et seulement après que le groupe de réflexion a regardé de prêt ce que permettait la loi. Le principe étant de donner des conditions d'accès différents selon les usages que l'on fait de l'eau. Et comme il fallait respecter un principe. d'égalité de l'accès à l'eau, ce principe a été respecté en fonctions des usages différenciés que l'on faisait de cette eau, ce que la loi permet. C'est ainsi qu'il a été possible d'appliquer la gratuité de l'accès à l'eau pour tous jusqu'à 15 m3 et un accès payant avec un tarif progressif pour les M3 suivant. C'est en gros ce qu'a expliqué Gabriel Amar pour le dire d'une manière synthétique. La gratuité de l'eau n'est donc pas une utopie. Là où elle a été mise en place, cela fonctionne et aucune commune n'est revenu en arrière. D'ailleurs personne ne le demande.

ces deux propositions de gratuité des premiers m3 d'eau et gratuité des transport figurent dans le programme du Front de Gauche de Montluçon. Certains candidats n'y sont pas favorables. Frédéric kott par exemple a expliqué à regardactu (lire LA) pour quelles raisons. Ce sont donc les montluçonnais qui devront trancher lors des prochaines élections.

Vous pouvez visionner l'intégralité des deux interventions en allant sur le site Montluçon municipales Front de gauche ICI

Basta a publié un article fort intéressant à propos des villes qui ont mis en place la gratuité des transports que vous pouvez retrouver LA

Une salle bien pleine pour ce débat organisé par la liste du front de Gauche