Cette presse qui instrumentalise l'opinion publique

Le sensationnel et l'émotion. Voici les deux grands principes qui permettent à la presse de sensation de vendre. Surtout, ce sont avec de tels procédés que les grands patrons des médias nationaux pensent pouvoir redresser leur audience et leurs ventes. L'exemple de ce journalisme de caniveau, c'est l'article du Parisien du 19 octobre 2013 à propos de l'affaire Léonarda (Lire ICI) et relayé par d'autres organes de presse comme 20 Minutes (Lire LA) ou le JDD (lire encore ICI) .

Comme toujours, le titre est racoleur et polémique à souhait : "65% des français sont opposés au retour de Léonarda en France". Simpliste, mais efficace, d'autant que le reportage qui suit (si l'on peut appeler cela un reportage) présente la famille de la jeune fille de manière à provoquer leur rejet : Le père aurait battu ses enfants, il aurait menti etc...Du coup les personnes interrogées se braquent un peu plus et réagissent par le rejet. Si l'on ajoute à tout cela, un sondage dont on sait pas comment et dans quelles conditions il a été réalisé, on se dit que tout ceci sent le souffre et la manipulation des esprits.

On apprend ce soir que Hollande a donné son autorisation pour que la jeune Léonarda puisse rentrer en France, mais seule. Tout est dans le mot "seule". Séparer une enfant de ses parents, quel humaniste notre Président ! Y a pas, cette "gauche" là est définitivement passé à droite et à tout point de vue.

Je pense ce soir à la souffrance de toutes ces femmes et tous ces hommes qui n'ont pas d'autre choix que d’émigrer pour survivre, à toutes les larmes de crocodile versées par les médias et l'Europe lorsque des drames surviennent comme à Lampédousa.

Combien de familles bien françaises d'aujourd'hui étaient des familles immigrées hier ? Celles et ceux qui ont aujourd'hui la nationalité française auraient-ils oublié leur passé et leurs origines ? Pas tous loin sans faut. la preuve, ce petit fils d'immigré espagnol qui écrivait il y a quelques jours : "Pour le petit fils d'immigrés espagnols, fils et neveu, d'un père et d'oncles engagés dans la résistance à l'occupant nazi et au régime de Pétain, la campagne anti Roms est pour moi intolérable" Alain Passat.

Juliette a magnifiquement retranscrit la souffrance de toutes celles et tous ceux qui doivent s'arracher à leur pays pour échapper à la misère ou à l'oppression. Écoutons la et laissons nous guider par les sentiments de solidarité et d'humanité qui nous habitent plutôt que par la méfiance et la peur qui conduisent toujours au rejet et au repli sur soi.