"Coup de main" à la foire de Montluçon.

Déjà la semaine précédent l'ouverture de la foire, l'association "coup de main"* donnait l'impression d'être dans les "startings-blocks". Le 24 septembre son stand était déjà monté et il ne restait plus grand chose à faire pour le rendre opérationnel. D'où l'envie de leur rendre visite pendant cette foire et d'en savoir plus à propos de leurs missions.

Sylvain Bourdier, responsable de l'antenne "coup de main" à Commentry était de permanence sur le stand de l'association ce jour là et a bien voulu répondre aux questions de ragardactu.

Regardactu :Comment situez-vous votre association par rapport aux associations caritatives, telles que restos du cœur ou le secours populaire et les associations de luttes et de revendications des chômeurs tel que AC, l'APEIS, le MNCP ou la CGT Chômeurs ?

Sylvain Bourdier : Nous n'appartenons ni à l'une, ni à l'autre de ces deux catégories. Clairement nous empruntons une troisième voix, qui est la voix de l'insertion par le travail.

regardactu : Comment cela se passe t-il concrètement ?

Sylvain Bourdier : Ce sont les jeunes qui viennent s'inscrire eux même.

regardactu : Pour quels genres de jobs ?

Sylvain Bourdier : C'est assez variable, mais généralement ce sont contrats qui peuvent aller de quelques jours à quelques mois.

regardactu : Cela ne s'apparente t-il pas quelque part à ce que font déjà les agences d'intérims ?

Sylvain Bourdier : Non, et pour deux raisons. La première, c'est que nous travaillons pas mal pour des particuliers, ce que ne font pas les agences d'intérim. Ensuite parce que nous mettons l'accent sur le volet social qui consiste à accueillir inscrire, repérer les compétences, proposer des formations et enfin avoir un suivi professionnel.

regardactu : Ces formations, ce sont des formations longues ?

Sylvain Bourdier : Pour notre part, nous assurons sur place des formations légères. Il nous arrive par exemple de mettre un jeune en doublure avec une personne qui le formera sur une activité bien précise. Dans ce cas nous ne facturons au client que la prestation du jeune et nous prenons à notre charge le salaire du "formateur" sur les fonds propres de l'association. Mais nous mettons parfois aussi en œuvre des formations plus lourdes comme les CACES ( Certificat d'Aptitude à la Conduite en Sécurité) ou les permis de conduire poids lourds car "Coup de main" cotise au fond de formations. Mais cela se fait après une étude du dossier.

regardactu : Mais les publics auxquels vous vous adressez ne sont pas les mêmes.

Sylvain Bourdier : Non, nous avons à peu près toutes les tranches d'ages et les objectifs ne sont pas les mêmes. Pour les jeunes nous souhaitons que "coup de main" soit un tremplin afin de trouver un emploi pérenne. C'est pourquoi nous les encourageons à chercher, mais aussi à "savoir se vendre".

regardactu : c'est un peu violent comme terme 'savoir se vendre", non ?

Sylvain Bourdier : Oui c'est vrai, mais nous, ce que nous voulons c'est qu'ils sachent mettre en valeur leurs compétences et décrocher un travail. C'est cela notre raison d'être. Et c'est aussi pourquoi à terme, les jeunes n'ont pas vocation à rester dans l'association.

regardactu : Et pour les moins jeunes ?

Sylvain Bourdier : Bien sur, nous ne sommes pas en face des mêmes problématiques Certains salariés plus âgés, sont restés jusqu'au moment ou ils ont fait valoir leur droit à la retraite. Mais là, c'est différent.

regardactu : Et les collectivités, vous aident-elles ?

Sylvain Bourdier : Oui, le département a par exemple promulgué une clause d'insertion pour les marchés publics que le Conseil général conclu avec les entreprises. Cette clause impose aux entreprises qui obtiennent ces marchés un quota d'heures dédiées à l'insertion (variable en fonction de l'importance du marché) .

regardactu : Et les entreprises le prennent bien ?

Sylvain Bourdier : Pas toujours, certains disent même que c'est déjà difficile de donner du travail à tous leurs salariés. Mais il est arrivé aussi que ce soit une porte d'entrée pour les jeunes que nous proposons. Par exemple, j'ai le souvenir d'un jeune qui ne devait rester 15 jours sur un chantier de ce type. Trois mois après, il y était toujours, car le patron l'avait reconduit. C'est donc la preuve qu'il faut permettre aussi aux jeunes de faire la démonstration de leurs compétences et de leur savoir faire.

regardactu : Une dernière question, avec la nouvelle réforme des retraites qui veut imposer plus de trimestre cotisés, ne craignez-vous pas que des salariés au chômage qui n'auraient pas leur nombre de trimestres cotisés viennent chez vous pour compléter leur trimestres ?

Sylvain Bourdier : Nous n'y avons pas réfléchi, mais à priori cela semble possible.

regardactu : D'autres chiffres ?

Sylvain Bourdier : Oui deux chiffres qui donnent une idée de l'importance de notre mission. "Coup de main "gère 200 salariés" différents tous les mois et pour l'année, ce sont 400 personnes qui passent par chez nous.

Propos recueillis par Philippe Soulié

*Le stand de "coup de main" se trouve Hall D-Allée 3-Stand D143

Pour tout renseignements :

Coup de main Montluçon : 04 70 05 43 10

Coup de main Commentry : 04 70 64 89 62

Le 24 septembre, le stand de "coup de main" était déjà bien avancé

Sylvain Bourdier disponible et à l'écoute de celles et ceux qui souhaitent s'informer à propos des services proposés par "coup de main"

l'association "coup de main" a disposé des affiches pour informer les collectivités, les entreprises et les particuliers à propos de ses services.